Le Préau

Le Préau, roman, Paris, Gallimard, 1952, 372 p.
Dédié à Gustave Roud
ISBN 2070208389
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Prière d’insérer original

Maurice Passereau est un garçon impressionnable et vulnérable à l’excès. Il a passé sa petite enfance en la seule compagnie de sa mère, personne tatillonne et prosaïque. Contre l’ennui et l’isolement, Maurice s’est forgé un subtil système d’évasion qui le rend malhabile à s’adapter aux obligations de la vie. Mis en pension chez les Pères, il y nourrit son imagination de livres pieux, de liturgie et se glorifie d’être un cancre.
Sa mère irritée, le retire alors du collège des Pères et le confie à une famille protestante. Maurice, en secret, va à la chapelle catholique du lieu et y rencontrera un jour, une femme pieuse et austère. Elisabeth Beaussire, convertie au catholicisme. Elisabeth obtient que son protégé vienne habiter chez elle. Autoritaire et mal mariée, elle reporte sa tendresse sur l’adolescent. Cette tendresse ne tarde pas à prendre des chemins et des proportions inattendus. Le mari d’Elisabeth mettra brutalement un terme à ces égarements que Maurice, troublé, juge sévèrement tout en s’y prêtant avec duplicité.
Maurice retourne chez les Pères et y rencontre l’Abbé Sartaud, grand exalté de tempérament anarchiste qui exerce sur l’esprit du jeune homme une vraie fascination et le délivre de ses entraves. Mais l’obligation de gagner rapidement sa vie interrompra impitoyablement ses grandes vacances et ce qu’il croit être son propre développement.
Hors du préau, l’action se situe aux bords d’un lac et dans la montagne, lieux qui ont, pour Maurice, autant d’importance que les êtres rencontrés.
Rien de banal dans ce premier roman de Georges Borgeaud mais au contraire une écriture fine et nuancée et une sensibilité qui se défie sans cesse d’elle-même.

D’origine suisse française et avec plus d’exactitude et un brin de fierté, valaisanne, l’auteur s’est mis à écrire tard. Il doit avoir quelque chose comme 35 ans. Ses études ont été capricieuses et il a rapidement “gagné” sa vie : aide-jardinier dans un hôtel, professeur dans un pensionnat, précepteur, libraire, secrétaire de rédaction, visiteur médical; il faillit être Conservateur du Musée Napoléon à Ostende. Sa nationalité l’a empêché d’être candidat. C’est dommage car il n’y avait à montrer au public qu’un chapeau et un canon. A voyagé en Belgique, en France où il habite, en Hollande, en Angleterre, en Italie et il n’y a pas longtemps en Espagne. Le Préau est son premier livre.