1988

Année des 74 ans.

25 janvier. Lettre à Pierre-Olivier Walzer de Paris. « Mon Pierrot, je suis débordé car je pars après-demain pour Genève où le Pen-club suisse me reçoit… Je reviendrai à Paris le samedi soir pour une signature le lendemain à Choisy le Roi. Puis ce sera la bastringue Poussepin [Rencontre au Centre culturel suisse à Paris]. Je suis fier de ta participation. Tes propositions de débats sont excellentes, hormis celle qui me transforme en castrat ou homosexuel. La légende s’est grossie d’un revirement dans mes impulsions charnelles (dixit les directeurs de conscience). Tout est plus simple ou plus compliqué mais certainement les choses sont davantage cérébrales que pratiquées. D’ailleurs je pense toujours, quand le désir me tenaille – moins souvent aujourd’hui – au corps de la femme. En un mot j’ai horreur comme un moine contemplatif de la rêverie érotique, tout en sachant que l’homme est animal difficilement domesticable. Et puis zut, l’essentiel n’est pas sous la ceinture. Ne sois pas trop analyste, bien que je sache que l’une de tes grandes qualités est de savoir lire avec rigueur et presque trop sérieusement. / A la hâte, mais avec toute mon amitié. » Borgeaud réagit à une note de travail pour la rencontre au Centre culturel suisse sur laquelle Pierre-Olivier Walzer écrit, à propos des thèmes à aborder et des questions qu’il prévoit de poser : « éducation sentimentale / (les garçons) / quand ? / comment se fait le passage d’un sexe à l’autre ? » Borgeaud annote cette proposition, renvoyée à POW : « Tu m’étonnes de garder cette image de moi. Quelques amourettes adolescentes et, parfois, une interrogation sur ma sexualité ne sont pas encore le passage de la Bérézina / j’ai une nature de puritain de vierge ». 30 janvier. Assemblée générale ordinaire du P.E.N. Club centre de Suisse Romande, à Genève, au buffet de la gare, « en présence de notre compatriote Georges Borgeaud, Prix Médicis 1987 ». Programme : « vers 14h30, séance littéraire. Georges Borgeaud, qui aura été reçu membre du P.E.N. Club romand au cours de la séance administrative, s’entretiendra avec nous sur le thème : “Ecriture et vie littéraire en Suisse et à Paris.” »

4 février. Rencontre au Centre culturel Suisse à Paris. Entouré de Pierre Boncompain, Bertil Galland, François Nourissier, Antoine Poncet, Pierre-Olivier Walzer, Eléonore Hirt (lectrice) et Colette Zérah (pianiste). Sur la publicité : « A paraître : Le jour du printemps, roman, Paris, Grasset et Charles-Albert Cingria, Lyon, éd. La Manufacture, collection Qui suis-je. »

24 mars. Rencontre « Plume en liberté » au Centre culturel neuchâtelois : « Georges Borgeaud rencontre de jeunes auteurs ». Organisée par le Crédit Suisse en coproduction avec la Radio Suisse Romande (Espace 2).

18 avril. Dédicaces au Salon du Livre à Paris.

10 juin. Lecture à Yverdon à l’occasion de l’Assemblée générale de la Société suisse des écrivaines et écrivains. « Lecture d’auteurs / Georges Borgeaud (Paris) / Hugo Loetscher (Zurich) / Jacqueline Tanner (Lausanne) / Présentation : / Mousse Boulanger / Château d’Yverdon »

Août. Exposition au Château de Cenevières pendant le mois d’août des photographies du pays de Cajarc de Marcel Imsand. 3 août. Est à Calvignac.

17 septembre. Lettre à Pierre-Olivier Walzer de Paris. « Je n’ai pu lire ton petit traité de mendicité que ces jours-ci, ayant été pris à Cajarc par la Maison des arts Georges Pompidou que l’on construit et qui sera inaugurée dans un ou deux ans. Mme Pompidou qui séjourne dans le Lot l’été en est la Présidente, et moi le vice-président. C’est ainsi. Unanimement j’ai été mis à ce poste que j’ai accepté et en pensant qu’il était honorifique mais voilà on me consulte beaucoup sur les peintres que l’on exposera, les conférenciers littéraires que l’on fera venir (Pierre-Olivier Walzer ?) pour des conférences, sans oublier musique – concerts et cinamèthèque. […] On m’a parlé d’une Fête à Porrentruy en l’honneur de Jean et Paul Cuttat. On a même pensé à me demander d’y participer, ce qui me ferait un grand plaisir. Cela devait se faire cet automne ! Est-ce que je suis encore dans les intentions des organisateurs ? »

28 novembre. Leçon aux étudiants de Jean Roudaut à Fribourg (selon lettre de Jean Roudaut du 19.10.88).

2 décembre. Anniversaire des 10 ans de la mort d’Ida Gavillet. 22 décembre. Lettre de Paris à Jean et Christiane de Lavallaz. « Je voudrais vous dire un grand merci pour vous être chargé(s ?) de trouver à mon buste un charroi. Il est venu en voiture par la gentillesse d’un jeune homme-aux-responsabilités aluminium… Ma tête avait, a en bronze un poids qu’elle n’a pas en chair mais peut-on glisser une cervelle dans un métal ? Ma foi c’est un beau buste. Je ne fais qu’une petite réserve : la patine un peu terne et poussiéreuse mais cela se corrige. »