1974
Année des 60 ans, de la publication du Voyage à l’étranger, du Prix Renaudot.
7 janvier. Lettre à Gustave Roud. Conservée au CRLR. « J’ai passé d’assez désagréables jours de Fêtes et par ma faute. J’ai fait une chute fort sérieuse en vespa. Doigt de pied ecrasé, éraflures, genou enflé comme une betterave, cage thoracique douloureuse et mystérieusement atteinte, par ricochet pourrais-je dire. Je me suis inquiété car la douleur entourait le cœur, cet organe dont la mode, hélas imposée, fait grand cas et non sans raison. Mais je n’ai rien à craindre, paraît-il. »
16 février. Lettre à sa mère de Paris. « Ma chère Maman, / Le temps passe avec une rapidité effrayante. On glisse à toute vitesse sur la pente savonneuse. […] Je n’ai pas grand chose à dire sur moi. Je sors peu. Je dîne, le soir, chez des amis souvent. Dans la journée, je travaille à un nouveau roman. Le troisième va paraître au printemps. / Il est probable que je me rende en Suisse en avril. Il y a une séance de signatures à quoi me convie une association Lumière et vie pour le dimanche 28 avril. […] Je me fais faire par quelqu’un de sérieux un horoscope. Il me manque un renseignement très précis et nécessaire : l’heure exacte de ma naissance ce 27 juillet 14. Je pense que tu t’en souviens et te remercie de me le dire. » 24 février. Lettre à Bertil Galland de Paris. « Mon bien cher Bertil, / J’ai fini mon voyage à l’étranger. C’est un manuscrit de 470 pages environ, absolument nouveau, je veux dire qui n’a rien à voir avec les deux précédents. J’en suis content bien sûr, mais aussi, je le sue par tous les pores de la peau. / Il y a un problème. Je me demande si tu accepterais de le régler. Il faut le recopier tout entier, je veux dire le donner à quelqu’un qui voudrait bien le dactylographier, naturellement en le rétribuant. Je prendrai cette somme sur une avance d’auteur. Je voudrais faire ça en Suisse, moi y restant pour jeter un regard sur le travail, éventuellement dicter mon machin. Est-ce possible ? Ce serait mirobolant. Dans ce cas, je viendrai à Lausanne au début de mars, le plus vite possible. En 15 jours, l’affaire serait close. / Si je me remets personnellement à refaire une copie, sur une très mauvaise machine, je vais me noyer, me décourager et plus que cela vouloir tout refaire. Il est temps d’en finir. / Naturellement, je pourrais rester à Paris, mais tout d’abord les prix pratiqués par ce genre de besogne sont fous et d’autre part la maison grasset a mis à la retraite la dame (Mme Muret) qui faisait ce travail. Il faudrait que j’aille dans le Gard, chez elle, où elle prend sa retraite, il n’est pas certain que la dite dame veuille bien se remettre à ces pratiques de dactylo deux mois après sa retraite. Il ne plaisait d’être près de toi, près de ta femme, dans un climat d’amitié, d’intérêt pour mon truc. Je pourrais loger chez des amis, dans un poulailler, avec la voiture, au garage. Est-ce fou de rêver à cela ? / Je demande par le même courrier si les Fasel peuvent éventuellement me trouver cette chance de secrétariat à Romont, mais je n’en suis pas certain. / S’il n’y a pas de solution, alors je me mettrai à cette machine diabolique. / Mon silence n’a pas été un silence d’indifférence mais de culpabilité dont je suis, aujourd’hui, délivré. J’ai montré à F. N. mon manuscrit. Il pense qu’il y a des feuilles qui n’ont pas besoin d’être retapées. Peut être à-t-il raison. / Je te serre affectueusement la main Georges B. » 25 février. Lettre à Yoki, Joan, Patrick de Paris. « Que je dise tout de suite au cher Yoki que mon roman a pour titre : le Voyage à l’étranger et non […] le Retour à l’étranger. Ce sera pour le suivant, à supposer que j’aie envie de retourner à cet étranger que je ne ressens plus à nulle part, étant devenu un enthousiaste, un familier […] de la terre entière. » 28 février. Lettre à Bertil Galland de Paris. « Je pense que je n’ai pas à insister pour te convaincre de ma reconnaissance. Tu es un merveilleux ami ! / Je pense arriver vers la semaine prochaine à Lausanne. Je t’informerai à temps. »
7 mars. Lettre à Bertil Galland de Paris. « La date de mon arrivée à Lausanne est cette fois fixée : ce mardi 12 mars. Je serai pris en charge par le père du docteur Fasel de Romont, qui veut bien me recevoir dans sa maison d’Epalinges. Ce sera la demi campagne et je pourrai venir à mon travail comme un tâcheron, tout en évitant d’être sollicité (ou dérangé) par trop de connaissances vaudoises ou relations. / Puis, ainsi, je ne te donnerai pas le souci supplémentaire de “t’occuper” de mon hébergement. » Même jour. Dernière lettre à Gustave Roud conservée au CRLR. « Je serai à Lausanne à partir du douze mars pour entreprendre la “frappe” de mon manuscrit chez dame Gilliéron, grâce à la très grande générosité de Bertil. S’il m’avait fallu “retaper” mon machin, ou ma machine, j’aurais perdu courage. / Je serai durant dix jours tout entier à cette affaire, mais après je monterai à Carrouge, chercher la récompense de l’amitié dont je me sentirai plus digne. / Il n’y a pas de jour où je ne pense très affectueusement à toi. ». 12 mars au 12 avril environ. Séjour en Suisse afin de mettre au point le manuscrit du Voyage à l’étranger.
1er avril. 80 ans d’Ida Gavillet. 23 avril. Lettre à Bertil Galland de Paris. « Quel séjour merveilleux parmi les tiens, quelles douces et attentives amitié et attention à mon égard. […] J’ai apporté à Bernard Privat l’enfant, sans l’avoir relu en détail. Je ne suis pas certain d’avoir porté toutes les corrections à ton exemplaire. »
7 mai. Lettre à sa mère de Paris. « Je t’annonçais aussi que j’avais remis à l’éditeur Grasset mon roman et qu’il paraîtra à la rentrée littéraire, c’est à dire au début de septembre. C’est un évènement pour moi et pour mes amis. / Je n’ai pas été malade, certes, mais je n’ai pas une santé parfaite. Je m’y résigne, car je pense que c’est là l’effet de l’âge et de la lassitude. T’ai-je appris la mort de Christiane Martin du Gard ? Le divorce de la petite T[…] ? Tout autour de nous change. Et je ne parle pas des évènements politiques dont nous sommes menacés en France. Quel chemin [chenis ?] après de Gaulle ! Les communistes au pouvoir, peut être, Mitterand Président ? C’est pour moi guère encourageant. On me dit qu’en Suisse aussi les choses se dégradent. Nous sommes nés dans une bien vilaine époque. » 12 mai. Carte postale à sa mère du Mont Saint-Michel. « Un signe d’affection du Mt St Michel où je suis pour le dimanche ». 18 mai. Lettre à Bertil Galland de Paris. « Bertil ? Un mois de silence après les merveilleux jours passés en ta compagnie, en votre compagnie, c’est inquiétant. Je me permets de te le redire encore. Je ne sais pas ton jugement définitif sur mon machin. Puis, cette rupture brusque d’un élan m’est sentimentalement pénible. Aurais-je fait une bêtise ? Ce serait avec l’innocence de l’ignorant. / Ici, on est très content. / Ton pauvre G. » 30 mai. Lettre à Pierre-Olivier Walzer de Paris. « Si tu ne sollicitais pas une réponse rapide, je crois bien que je ne t’écrirais pas sur l’heure, tant je reste confondu par ta proposition, la proposition Helvetia. Non point que je veuille la refuser, mais il me paraît malséant de me jeter sur ma plume pour dire oui et merci, alors que mon cœur, mon esprit se sentent très, très coupable vis à vis de toi, de Simone, de nos mutuelles amitiés. […] Moi-même j’ai eu des accrocs de santé mais qui me paraissent anodins par rapport aux tiens. Je crèverai un jour, c’est une lapalissade, d’une congestion cérébrale ou autre, à supposer qu’elle trouve un cerveau chez moi. / Tu sais, je n’ai nullement renoncé au courrier Ch. A. Cingria, mais j’ai à Calvignac, ici à Paris, une telle quantité de paperasses que mes héritiers, s’il y en a, seront étouffés dessous. Depuis longtemps, j’ai juré d’y mettre de l’ordre, mais dès que je mets le nez dedans, tout me paraît sans intérêt ou, au contraire, important. Cette hésitation m’empêche d’aller plus avant dans mes recherches et arrête mon désir de faire un feu avec le passé. Sois patient encore un peu. J’ai l’intention, cet automne, de remuer la poussière de mon grenier lotois et de ma cave parisienne. / Oui, figure-toi que j’ai terminé mon voyage à l’étranger dans sa version définitive, qui n’a rien à voir avec celle qui dort dans les archives de Pro Helvetia. […] Je dois la première version, je veux dire d’avoir pu entreprendre la première version à Pro Helvetia, déjà. […] Puisque tu me demandes ce que je vais entreprendre après la sortie de ce troisième roman, je t’avoue que mon idée est fort précise et que je ne l’invente pas sur le champ pour les besoins de la cause. / En réalité ce sera un livvre sur mon expérience à Paris, sur le fait d’avoir choisi l’expatriement, ce que j’y ai gagné et perdu, ce que j’y ai rencontré… ce sera des souvenirs sur tout et tous, sans oublier de commencer par la Suisse, sans quoi j’expliquerai mal des bonnes et mauvaises raisons d’en être parti. Mais personne ne pourra me reprocher ma franchise. Je n’ai pas le titre de l’ouvrage, mais j’ai beaucoup de notes… l’argent que cette haute et encourageante maison, dite Pro Helvetia, tombe comme la manne sur mon fréquent désert. Remercie-toi de ma part et remercie tous ceux qui me soutiennent et sois certain que je ne mordrai jamais le sein de ma mère nourricière, la Suisse dont on dit que je la défends mordicus en France et que je la grignote un peu en Suisse, ce qui est exact. / Puis ceci : je serai en Suisse, à Romont chez le docteur Pierre Fasel, à partir du 14 au soir (14 juin) afin d’assister le lendemain après-midi à un vernissage Gino Severini dont avec le cardinal Journet, je suis le préfacier. […] Le docteur Fasel et moi, nous tentons ensemble de promouvoir Romont, en faisant chaque année une exposition de peinture et en préparant un musée du vitrail. […] Voilà une grande tartine. Moi aussi je suis un fidèle et très, très fidèle “walzérien” malgré mes silences. On a toute l’éternité devant nous pour se reconnaître et s’aimer. […] Ne croyez surtout pas que je bavarde parce que nous avez éveillé en moi la joie de sortir de mes difficultés. J’aurais aimé pouvoir vous en donner l’assurance avant que vînt cette fabuleuse nouvelle, mais voilà… » Même jour. Lettre à Bertil Galland de Paris. « Je serai en Suisse, à Romont pour être précis, chez Fasel, le 14 au soir, mais je ne pourrais aller à la Camballaz – quelle joie ! et comment ? – que le dimanche seulement, car le samedi 15 juin, il y a vernissage au château romontois de l’exposition Gino Severini dont je suis, avec le cardinal Journet, le présentateur-préfacier. […] Nourissier a presque fini la dernière mise au point du manuscrit. J’ai peut être eu tort de ne pas le relire avant de le donner, mais je ne regrette pas l’amitié de François. Il faudra revoir la copie que je t’ai laissée, pour que je lui fasse porter aussi les corrections. / Content que tu aies pris contact avec Fournier. / Très triste de n’avoir pas reçu encore les photos d’Imsand. Je les attends tous les jours en vain et avec le cœur gros de l’enfant à qui sa mère n’écrit pas. / Je vous embrasse tous Georges »
7 au 14 juin. Séjour en Sardaigne, au Grand Hôtel Capo Boi, Villasimius. 11 juin. Carte postale à sa mère de Sardaigne. « Des amis m’ont emmené ici pour quelques jours. J’ai parfois de la veine. Je serai à Romont dans quelques jours. » 15 juin. Présence au vernissage Severini à Romont. 27 juin. Lettre à Bertil Galland de Paris. « Un petit mot pour te dire que le Voyage est à la composition depuis trois jours. Nourissier l’a gardé jusqu’à la limite extrême. [sic] il a bien fait son travail de “correcteur”. J’ai accepté les 9/10 de ses remarques et même un peu plus. Il faut dire que je n’étais pas responsable de toutes les bévues. Mon manuscrit était pas trop mal foutu. / Je pars tout à l’heure – sur le conseil de Privat – à Cortina d’Ampezzo pour une 15aine de jours, loin de Paris et d’une rencontre avec F.N. avec qui je ne veux pas me brouiller. Au contraire, je l’ai remercié. Je passerai à mon retour des Dolomites, à Lausanne. Peut être aurais-je la joie de te voir. Le bouquin sort le 19 septembre. Je t’embrasse / Georges » 30 juin. Lettre à sa mère de Paris. « Dès que je suis arrivé à Paris, j’ai achevé les dernières touches nécessaires à mon livre qui sortira de presses de 19 septembre. C’est bientôt là. / J’ai été très ému de te voir. Pour ton âge, pour le mien aussi, nous nous tenons pas trop mal, mieux que beaucoup d’autres. Pourvu que ça dure ! Je demeure à Paris jusqu’au 15 juillet à peu près, après quoi je descendrai dans mon Lot en attendant l’évènement du livre. » Même jour. Lettre à Pierre-Olivier Walzer de Paris. « Je voulais te dire ceci : je vais proposer à Pro Helvetia un livre que j’ai commencé et que je mettrai cet été au point à Calvignac, qui me paraît mieux qu’un projet et mieux adapté aussi aux intentions de mes compatriotes. C’est 13 (treize sépias, pointes-sèches, sanguines, le titre n’est pas encore trouvé, qui racontent treize histoires traitées en poèmes en proses, ou en proses très serrées et qui toutes se passent dans une ferme du pays de Vaud, qui a beaucoup marqué ma sensibilité, mon enfance, mon goût pour la campagne. Bertil Galland les publiera ; il les attend et j’ai une dernière main à y mettre. Cela pourra mieux plaire au jury de Zürich, qu’en penses-tu ? Et je ne traînerai pas dans l’exécution. […] Dans 15 jours, je serai dans le Lot d’où je t’écrirai. »
2 juillet. Se trouve à l’hôtel Lago di Bràies (Italie). 10 juillet. Carte postale à sa mère de Cortona. « Ma chère Maman, je fais un tour de voiture avec des amis français par l’Italie et l’Autriche. C’est un cadeau d’anniversaire. Malheureusement, nous ne passerons pas par la Suisse. De retour à Paris le 15 juillet. » Vers le 20 juillet. Arrivée à Calvignac.
20 août. Lettre à sa mère de Calvignac. « Oui, je suis ici depuis un mois. Ce fut un mois important puisque j’ai corrigé les épreuves de mon roman qui sortira avec une semaine à dix jours de retard, c’est à dire à la fin septembre. Il y a eu quelques difficultés avec l’imprimeur qui, aux mois de juillet et d’août, a du personnel en vacances. / Ainsi n’ai-je pas trop senti la fatalité de mes soixante ans. […] Il y aura une petite fête donnée en mon honneur par mon éditeur Grasset et dont nous n’avons pas encore fixé la date. Ce serait sympathique que tu sois là à ce moment. Qu’en penses-tu ? / Je reste ici jusqu’à la mi-septembre et remonterai à Paris dès que j’en aurai reçu le conseil de B. Grasset. Je me refais une santé, je maigris en mangeant moins… L’année n’est pas très bonne quant au temps mais je la préfère ainsi car la pluie assez fréquente tempère les grosses chaleurs. J’éspère que le succès de mon livre, s’il a lieu, me permettra d’apporter à mon pigeonnier un peu de confort de façon à ce que je puisse un jour t’y inviter. Tu aimerais le pays bien qu’il soit austère. »
3 septembre. Lettre à Bertil Galland de Paris. « Mon bien cher Bertil, / Ton silence commence à m’inquiéter. L’échéance est proche et je ne connais pas “ma” couverture. Ne t’embarrasse pas en m’envoyant le dossier ou la maquette, mais je veux voir seulement la photocopie de l’image. / La maison Grasset m’informe que tu lui a commandé 3000 exemplaires. Je ne sais pas pourquoi – un peu de mégalomanie chez moi ? – j’avais cru comprendre – et je t’en ai parlé – que le chiffre se montait à 15.000, ce qui est proprement de la folie de la part de mon imagination. Je pense que tu l’auras compris… » 16 septembre. Achevé d’imprimer du Voyage à l‘étranger. 21 septembre. Lettre à sa mère de Paris. « Ma chère Maman, tu recevras dans les journées qui viennent mon roman qui n’est nullement mon histoire, mais des éléments inventés, pour la plupart, de mon séjour en Belgique. Malgré la personne qui dit je dans le livre, ce n’est pas moi toujours et tu le comprendras. Mais, il est évident qu’il y a un peu de moi là-dedans, comme chez tous les écrivains. Il aura du succès, je crois et je serai hors de soucis matériels et je te ferai partager quelques unes de mes chances. » 22 septembre. Lettre à Yoki de Paris. « Mon livre est sorti de presse, chez Grasset et je vous ai signé un exemplaire qui doit, qui devrait vous parvenir dans la semaine qui vient. On en parle beaucoup, déjà, je parle de la rumeur publique… Puis Bertil Galland de Lausanne le sortira en co-édition dans une quinzaine. Je dois me rendre en Suisse ce week-end prochain et je serai à Romont le lundi 30 septembre pour la journée, car je devrai rentrer à Paris le soir même, où m’attendent mille bonnes choses et mille corvées en rapport avec mon livre. » 23 septembre. Lettre à Bertil Galland de Paris, en-tête des éditions Bernard Grasset. « Merci, Bertil, de ton long téléphone qui m’a rassuré. Ne t’effraie pas de mon amitié qui prend, parfois, des expressions excessives, mais c’est pour mieux t’en assurer. C’est une amitié sans équivoque, cela va de soi. » 24 septembre. Mise en vente de l’édition courante chez Grasset du Voyage à l’étranger.
1er octobre. Lettre à Bertil Galland de Romont. « Un grand merci pour les inoubliables heures passées avec vous, le séjour en altitude, l’hospitalité lausannoise. J’ai été très heureux. » 9 octobre. Lettre à Yoki et Joan. « Mes chéris, / je ne vous ai pas assez dit la joie que j’ai eue à vous voir à Romont et, surtout, à vous savoir hors de danger. […] Je reviens en Suisse dans une semaine pour la télé. et les services de presse. » Dernière lettre à Yoki conservée. 17 octobre. Lettre de sa mère. « Mon cher fils. / Je t’attendais tous les jours, pour te remercier pour la belle photo. C’est surtout ton sourire que j’aime je sens que tu es heureux, j’espère que mon intuition, sera justifiée. Tu me dis que je vais recevoir ton livre ; mais il n’est pas sorti. Ça viendra, et je m’en réjouis. J’ai gardé une chambre pour toi, si cela te plais de venir à la maison, tu verras, j’ai l’impression que tu seras très occupé, tu verras ? / A bientôt mon cher fiston / Je t’embrasse / Ta maman ».
18 novembre. Le prix Renaudot lui est décerné. Annonce de l’attribution du prix au journal télévisé du jour.
3 décembre. Lettre à Bertil Galland de Paris. « Très vite ceci : j’ai confirmé à l’ambassadeur de Suisse que tu serais à son déjeûner du 16, mais il faut que tu me dises vite si Betty t’accompagne. La maîtresse de maison doit le savoir, pour éventuellement remplacer une absente que je tiens absolument à ne pas voir remplacée. Protocolairement parlant, on ne peut laisser en suspens une assiette diplomatique. Merci d’y penser. / Avec mon affection pour tous les deux. / G. / P.S. on me dit qu’il n’y aura ni pain de seigle, ni viande grisonne ou valaisanne dans le déjeûner du représentant helvétique à Paris ! / quel affront fait à la poésie ! » 16 décembre. Déjeuner à l’ambassade de Suisse en l’honneur de G. B. Paul Morand est présent et rapporte le fait dans son journal du lendemain. Séjour en Suisse pendant la troisième semaine de décembre. 26 décembre. Retour à Paris.